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Centre de Recherche et d'Etudes pour l'Art Préhistorique Emile Cartailhac

   

METHODES APPLIQUEES AUX RELEVES GRAPHIQUES

 

      Plus que d'autres, les arts préhistoriques demandent à être déchiffrés pour être correctement perçus. Souvent, l'érosion, les éléments naturels, le vandalisme moderne ont fait perdre aux fresques leur éclat originel. Au fil du temps, les gravures incisées au silex ou piquetées sur les rochers sont devenues des tracés imperceptibles sans éclairage spécial. Les peintures à base de pigments minéraux se sont affadies, écaillées, presque fondues dans la roche. Ces conditions imposent au chercheur une analyse approfondie de la paroi ornée. Les relevés graphiques, résultats de cette analyse, permettent de visualiser les figures peintes ou gravées, de comprendre aussi les techniques et chronologie de réalisation.

      Une démarche identique peut être appliquée pour les objets gravés ou peints, qu'ils soient en matière animale (os, bois de cervidé, ivoire...) ou minérale (plaquettes de schiste, blocs de calcaire...). Leurs petites dimensions, leur état fragmentaire imposent souvent de travailler sur des reproductions photographiques agrandies (voir ci-dessous les exemples de Gourdan et de Limeuil).

      Depuis un siècle, les méthodes de relevés d'art préhistorique sont en constante évolution, à la recherche d'une restitution, toujours plus fidèle et objective, des œuvres et de leur contexte. Les techniques utilisées, d'abord sommaires (décalque opéré manuellement à travers un simple papier translucide pour les grottes européennes, frottis à la mine de plomb pour les gravures de plein air, aquarelles pour les peintures des abris sous roche...) ont évolué vers une complexité croissante pour répondre aux exigences d'une documentation de plus en plus précise et aux impératifs de conservation des sites.


Principes, méthodes et techniques de relevés

      En matière d'art pariétal, l'opération de relevé a souvent été comparée à la phase d'enregistrement des données sur une fouille archéologique, qui seule permet de donner du sens aux vestiges découverts. L'objectif du relevé est de proposer au lecteur une interprétation graphique qui rende compte de la complexité des faits observés et soit un document complémentaire de la photographie. Cette fonction implique une indispensable et préalable réduction des données ; en d'autres termes, des choix doivent être opérés car le potentiel d'informations susceptibles d'être enregistrées sur la paroi est immense et l'accumulation risque de conduire à une confusion visuelle. Par exemple, les données caractérisant le support (calcite, fissures...) ne doivent pas gêner la perception des œuvres. De même, les graffiti et destructions modernes sont enregistrés mais ne sont pas forcément reproduits (voir « Un bison gravé de Marsoulas »).

      Comme il est aujourd'hui de règle, l'étude est menée sans aucun contact avec les parois, sur la base d'une photographie de la surface ornée, qui sert de support à l'enregistrement des données sur le site ; ensuite, une phase de travail infographique aboutit à une restitution des panneaux. Cette méthode présente un avantage considérable : en séparant les différents types de données (gravure, peinture rouge ou noire, reliefs, destructions naturelles, etc.), on peut facilement les sélectionner et, par exemple, ne visualiser que les gravures, ou encore restituer virtuellement l'aspect d'un panneau avant les destructions qui en perturbent la lecture aujourd'hui (voir « Le Grand Panneau Peint de Marsoulas »). Le relevé rend visible ce que l'œil ne peut plus (ou ne sait plus) voir.

      Dans cette démarche, la technologie numérique joue un rôle fondamental, non seulement sous la forme de clichés (dont la résolution s'accroît régulièrement) mais aussi grâce au traitement infographique des images (amélioration des contrastes, correction chromatique ...).

      Le travail de relevé contraint le chercheur à une observation rapprochée des parois, qui lui permet de noter un grand nombre d'informations dans divers domaines : techniques utilisées, superposition des figures, état de conservation de la roche ou des pigments... L'enregistrement systématique des traces les plus ténues permet aussi d'identifier des peintures et gravures qui ont aujourd'hui presque disparu. Ainsi se constituent peu à peu les bases scientifiques d'une restitution virtuelle de panneaux entiers de la grotte (cf. le sous-thème Restitution : apport des nouvelles technologies (3D, film...)


Exemples d'application dans l'art pariétal paléolithique

Exemples d'application dans l'art mobilier paléolithique

Techniques d'études mises en œuvre dans le cas de l'art post-paléolithique ibérique

      Voir la page consacrée aux techniques d'étude de l'art post-paléolithique de l'arc méditérranéen de la péninsule ibérique

 

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