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Centre de Recherche et d'Etudes pour l'Art Préhistorique Emile Cartailhac

   

 

ART RUPESTRE DU NORD DE LA SCANDINAVIE

     L'art rupestre scandinave a été jusqu'ici peu étudié en France ; il s'agit pourtant d'un patrimoine extrêmement riche, témoignage inégalé qui offre une abondante source de connaissance sur les populations postglaciaires du nord de l'Europe. La production de gravures et de peintures rupestres s'y est déroulée du Mésolithique récent/ Néolithique ancien jusqu'à l'âge du Fer.

Ce thème de recherche a fait l'objet d'une thèse de doctorat (Marie Vourc'h, Univ. Toulouse-II, 2008, en cours de publication) motivée à la fois par la volonté d'ouvrir l'étude et la connaissance de l'art rupestre scandinave à un public francophone (notamment par la mise à disposition de données réservées à des locuteurs norvégiens et/ou suédois), et par la nécessité de décloisonner l'art rupestre scandinave d'un carcan binaire scindant celui-ci entre un art rupestre dit « des chasseurs » d'une part, et un art rupestre dit « des paysans » d'autre part.

Afin de mieux comprendre ces sociétés postglaciaires, dans leurs interactions et leurs caractéristiques propres, l'étude s'est portée sur un large corpus concernant 141 sites (rassemblant plus de 12 000 figures) situés dans le nord de la Suède et de la Norvège (fig. 1).

Entre 2003 et 2007, plusieurs opérations de relevés ont été conduites, notamment autour de Trondheim (Trøndelag, Norvège) et dans les sites d'Alta (Finnmark, Norvège). Les contraintes climatiques et les opérations de préservation des sites mises en place par la Protection du Patrimoine Norvégien ont conditionné en partie l'accès aux sites.

Une des caractéristiques de cet art rupestre de plein air, que seule une étude sur le terrain permet d'appréhender, concerne les rapports étroits qu'entretiennent les gravures et les peintures avec le support rocheux (ce que l'on retrouve également dans l'art pariétal en grotte). Dans certains cas, il s'agit d'une véritable intégration du support à l'iconographie (fig. 2).

Pour certains panneaux, non seulement les particularités du support rocheux (variations chromatiques, fissures, veines de quartz...) mais également son aspect global (cuvettes, configuration générale) semblent avoir été pris en compte ; on peut alors considérer le support rocheux comme une représentation « en miniature » du paysage environnant avec ses lacs, ses failles, ses vallées, et bien sûr, toujours présente, la mer (fig. 3).

 

Le relevé

Deux types de relevés ont été employés pour ce travail : le relevé infographique (photographie avec travail infographique en aval) et le relevé par estampage.

    Relevé infographique

Le relevé infographique basé sur la photographie présente le double avantage de n'altérer en aucune façon la surface (et donc la gravure), et de ne pas déconnecter les gravures de leur support (fig. 4). En revanche, pour les gravures de plein air ayant été découvertes (au sens premier du terme, c'est-à-dire dont on a ôté la terre qui les recouvraient) depuis un certain temps, et ayant, par conséquent, subi les altérations du climat (avec, la plupart du temps, un recouvrement partiel ou total par des mousses et lichens), la photographie ne permet alors que la situation spatiale des gravures sur le support rocheux. Par ailleurs, et comme pour tout relevé, un aller-retour récurrent entre le relevé infographique et le panneau gravé est indispensable (fig. 5 et fig. 6).

    Relevé par estampage

Le relevé par estampage a été employé sur des piquetages ne présentant aucun risque d'altération par contact direct. Il a été utilisé dans un but technologique, l'estampe permettant la reproduction des négatifs de percussion. Le rendu, particulièrement esthétique, fournit ainsi des informations supplémentaires sur les techniques de percussion (fig. 7).

 

 
Fig. 1
Fig. 2
Fig. 3
Fig. 4
Fig. 5
Fig. 6
Fig. 7

Analyse technologique et expérimentation

(voir Expérimentation de gravure par piquetage)

 

Résultats

L'approche thématique globale et multiparamétrique du corpus (appuyée par des analyses statistiques telles que classifications ascendantes hiérarchiques et analyses des correspondances multiples) a permis de dégager des typologies thématiques et de mettre ainsi en évidence l'existence de plusieurs voies de diffusions iconographiques mais surtout culturelles à travers le temps.

L'analyse technologique des gravures du site de Hjemmeluft au Finnmark (Norvège), associée à l'expérimentation, inédites pour ce site et peu développées de manière générale en Scandinavie, a également permis de déterminer des modes de réalisation des gravures (type de percuteurs et techniques de percussions utilisées, modifications technologiques diachroniques) et d'ouvrir la voie à des travaux et applications futurs. Cette étude, effectuée en collaboration avec le Musée d'Alta, a d'ailleurs d'ores et déjà permis aux chercheurs de ce Musée d'expérimenter, notamment à travers le relevé par estampage, un nouveau mode d'enregistrement des gravures, à la fois descriptif et technologique.

La thèse, en cours de publication, permettra également d'avoir accès à une documentation archéologique et rupestre parfois inédite, sous forme (pour la partie art rupestre) d'un inventaire descriptif détaillé des panneaux peints et gravés de ces régions.



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